Le Blanquito de La Havane
Ce chien élevé à Cuba à partir des petits chiens importés était plus petit que ses ancêtres, avec un pelage tout blanc, et une texture plus en rapport avec les goûts et attentes de ses propriétaires îliens. D'abord connu comme le Blanquito de La Havane, il fit des débuts réussis en Angleterre au début du 18ème siècle.
Le Blanquito de La Havane a souvent été pris pour le Bichon Havanais (bichon habanero) ou le Bichon Maltais, cela a généré des confusions telles qu'aujourd'hui encore des textes répètent ces anciennes erreurs
C'est à la fin du 18ème siècle que l'on date la première apparition évidente du Blanquito de La Havane à Cuba, dans le portrait d'une jeune femme avec son petit chien blanc. Il est daté de 1797 et signé par le premier peintre important de Cuba, Vicente Escobar, dont les sujets étaient des cubains de l'aristocratie. A cette même période d'autres évidences apparaissent, dans le " Papel Périodico de La Habana" le plus important quotidien du pays on trouve des annonces pour des chiens à céder ou perdus. Ces annonces parlent de "Perrito Fino" ou petit chien le terme utilisé en amérique latine pour le Maltais d'après le dictionnaire encyclopédique hispano américain publié a Barcelone en 1894.
Le 18ème siècle marque une époque ou commence a se définir les goûts du peuple Cubain. On note des préférences pour les vêtements blancs, les bonnes manières, le caractère sympathique, la petite taille et la vivacité, en harmonie avec le caractère des habitants. Le Blanquito de La Havane, un animal miniature avec de longs poils soyeux, une expression vive et une nature affectueuse, se moule parfaitement dans la structure Cubaine.
L'illustre Comtesse de Merlin qui a visité La Havane la première partie du 19ème siècle, en ramena deux en France. La veille de son départ de La Havane, elle écrit à un ami: "je quitte demain, la maison entière est en mouvement. Je suis l'objet de l'attention de chacun de ceux qui m'entourent, frères, soeurs, la famille, les amis me souhaitent bon voyage et m'offrent un cadeau, un souvenir…Tout est près: les couloirs sont remplis de friandises, pâtisseries, chocolats et de fruits de toutes sortes. Également des cages avec des oiseaux colorés et deux petits chiens avec de grands yeux noirs qui brillent a travers de longs poils blancs comme neige, sont dans un panier ajouré de noeuds roses, attendent le départ…"(voyage aux Caraibes Casa de la America, Havana) 1983. Curieux, cette Cubaine qui réside en France et a des contacts avec des chiens de manchon Européens, considère le blanquito unique.
Le Blanquito et le Maltais furent comparés plus tard, dans le dictionnaire encyclopédique hispano américain de 1894, qui dit: "Le chien cubain (canis vellesorus) existe à La havane. Il est plus petit et a une longue toison, ondulée, blanche et de satin soyeux. Il a été intoduit en Europe mais ne survit pas longtemps au climat.
Au début du 20ème siècle un espagnol décrit le Blanquito comme une véritable boule de neige, ou mieux une boule de soie blanche avec un nez noir et des yeux vifs qui brillent derrières de longs poils qui les recouvrent de la tête aux pieds. Il est très petit et ne pèse pas plus de 2 Kg 1/2. Les pattes sont invisibles, les poils touchent le sol et semblent traîner en avançant. La queue est comme une plume enroulée sur le dos. Il est vif intelligent, très dévoué à ses maîtres, il est quelquefois distant. Le chien a besoin de bains fréquents et d'un entretien constant, il est de santé robuste. (Alejandro bon: El perro. Barcelone,1932)
En vérité le Blanquito de La Havane a été le sujet de beaucoup de théories qui n'aboutissent à rien. Brouwer Etchecopar, un pionnier de la cynologie a Cuba écrit ceci: " Une considérable confusion a entouré le Blanquito Cubano…d'après Lyod, le Blanquito cubano serait un croisement entre un caniche cordé et le Maltais. Dans la capitale de Cuba, on parle du Blanquito comme du Maltais, en Europe le même chien est appelé Havanais ou Blanquito de La havane et personne ne semble remarquer ses anomalies. (J.B Brouwer Echtobar: "Razas Caninas" Havana 1952.
Texte: Zoila Portuondo Guerra
Traduction: Fabienne Ernst